Vendredi 3 février 2006 30- André DEBARD vu par Joseph (vers 1994).
Je ne sais pas qui tu es, Joseph, toi qui as écrit ces lignes. Mais tu as décrit le Maître en peinture tel qu’en Judo j’aurais aimé en parler. Ce Maître avait de multiples facettes. Tellement occupé à tout voir, à tout écouter, qu’il en oubliait de parler de lui ! Sa curiosité était sans limite, sa joie de tout, jamais assouvie.
Beaucoup de ses judokas s’étonnent de découvrir André DEBARD et ses multiples aspects, maintenant qu'il a disparu. Ils sont surpris de ne pas l' avoir pressenti, hier, alors qu'ils parlaient avec lui.
« Il faut parler de ce qui flamboie, de ce qui allume dans l’esprit des feux de joie. De la féerie. Ce qui sort des sentiers rabâchés, des lieux communs. André Debard est de cette matière, il sort de l’ordinaire. Pas d’école. Il a tracé sa route tout seul, pour rire et pour vivre, pour jouir. Pour aimer les femmes. Pour aimer la vie et ses facettes rocambolesque. Telle est la peinture, tel est l’homme. Indescriptible car protéiforme. Mais en tout cas, esthétiquement séducteur et malicieux.
Si vous l’avez rencontré, vous ne l’oublierez pas, et vous ne risquez pas de le confondre avec un autre, car il n’est pas du genre que l’on clone. Si vous voulez une description de kaléidoscope de ses toiles, on peut tenter d’esquisser quelques pistes, quelque « catalogage ». Il y a du primitif, de l’indigène en lui, certaines de ses œuvres remontent à l’Art Africain et à son avatar du début du siècle, le cubisme.
D’autre toiles représentent les voiliers dans le port des Minimes, ceux-ci apparaissent à travers les lignes frappées au moyen de boites d’allumettes. En effet la technique est variée et s’adapte au sujet. D’autres univers étranges, ne figurent rien de spécifique, mais créent une impression de Roman Art Déco, un raffinement de la belle époque. Toujours sous-jacent l’esprit du jeu et d’amusement qui le caractérise plus que tout.
A l’heure de l’optimisation du profit et de la gestion rationnelle des sentiments, lui ; joue souvent avec ses pinceaux. En tout cas, il ne s’ennuie jamais, et il nous amuse toujours.
Ne boudez pas le plaisir qu’il se procure : l’originalité et l’intelligence sont devenues des denrées rares… »
Merci Joseph pour ces quelques lignes. Et que les judokas comprennent que si l’ouverture d’esprit n’est pas associée au grade que l’on porte, la ceinture ne représente rien.
JMO.
A suivre...
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