La lecture d’un article écrit dans les années 1949-1950 par un journaliste du nom de Marcel TACHERON, vient confirmer l’hypothèse d’un Sud Ouest régional du judo partagé en deux. L’un avec M. NOCQUET (le Sud), l’autre avec M. DEBARD (le Nord).
Tous deux avaient été des élèves de Me KAWAISHI et continuaient à travailler sous sa tutelle.
La preuve en est apportée, tout d’abord le stage de BIARRITZ créé par M. NOCQUET en 1950, puis la venue de Me KAWAISHI et AWAZU à La Rochelle en 1951.
Le stage de BIARRITZ auquel participait également M. DEBARD était placé sous la direction technique de M. KAWAISHI et M. AWAZU. Les passages de grades (partie compétition) s’y déroulaient régulièrement. C’est là que Guy FAVRE a obtenu « la compétition pour son 1° dan», et c’est là aussi qu’avec une épaule démise, il est revenu à Pons en scooter ! C’est là aussi que Pierre NOEL s’est rendu en solex, depuis Niort, pour passer son grade.
Quand au Gala de La Rochelle, pendant plus d’un mois, les articles de Journaux ont précédé la venue de M. KAWAISHI et AWAZU et la presse a donné un écho très positif à leur venue et à leur prestation.
Quant à l’article lui-même, voici son contenu :
Kawaishi initia d’abord les parisiens, puis il forma des élèves qui professent aujourd’hui aux quatre coins du territoire.
La région du Sud Ouest se divise en deux zones : Bordeaux et La Rochelle. Le Club charentais est l’un des foyers du Judo en France et il réunira sous peu un nombre exceptionnel de pratiquants.
Créé en juillet 1948 par Maître DEBARD, ex-élève de KAWAISHI et 2° dan, il a déjà formé, outre de nombreuses ceintures jaunes et orange, 19 ceintures vertes et une ceinture bleue.
Maître DEBARD s’est attaché à éduquer des disciples dans le département et trois autres salles fonctionnent actuellement sous son autorité.
Les Judokas au nombre d’une cinquantaine à La Rochelle, profitent de l’expérience du professeur, à Saintes où la salle, ouverte en janvier dernier, compte déjà une trentaine d’adeptes, à Rochefort et Châtelaillon ou trois fois par semaines une vingtaine de fidèles (dont trois femmes) s’entraînent dans une salle du petit casino.
Maître DEBARD est satisfait de la tenue de ses élèves et de leur dynamisme. A son avis, certains sont doués et il espère former à brève échéance des judokas de classe.
Aux premiers beaux jours, il organisera des séances d’entraînement dans les jardins du Mail, à La Rochelle. Des démonstrations sont également prévues à Châtelaillon durant la saison balnéaire.
Le Judo n’est pas le sport rébarbatif et brutal que certains pourraient décrier ; il est accessible à tous, aux jeunes comme aux vieux, aux hommes comme aux femmes, et les enfants – le benjamin des pratiquants de Rochefort est âgé de huit ans seulement !- peuvent s’y livrer en toute sécurité.
Ce sport, dont le principe fondamental est basé sur le déséquilibre, ne doit pas être confondu avec le jiu-jitsu, incontestablement plus violent et moins « délié ».
Il constitue la meilleure des cultures physiques car tous les muscles travaillent avec harmonie, dans un sens naturel, et sa pratique permet de développer la résistance du corps, d’affiner les réflexes et d’acquérir souplesse et rapidité.
Le prix des inscriptions est actuellement fixé à 750Frs, au siège du Judo Club de La Rochelle, 1 rue St Sauveur. C’est une bouchée de pain pour être fin prêt dans la lutte pour la vie. »
Un bien bel article qui nous montre qu’à peine deux ans après son arrivée, André DEBARD a ouvert les sections de SAINTES, ROCHEFORT , CHATELAILLON… qu’une centaine d’élèves pratiquent sous sa direction, et qu’il a aussi, à La Rochelle, un ceinture bleue, dix neuf ceintures vertes et une trentaine de ceintures jaunes… Mais l’on sait qu’il n’a pas lésiné sur le nombre de démonstrations, de Galas, de production d’articles dans la presse (qui à l’époque apportait un soutien sans compter au Judo).
André DEBARD a même fait une démonstration juste à son arrivée, au Théâtre de La Rochelle en juillet 1948, avant même d’avoir ouvert sa salle ! M. NOCQUET était venu lui apporter son aide…