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26 juin 2006 1 26 /06 /juin /2006 07:18
Lundi 26  juin 2006

87- 1956 - Maître Sato à La Rochelle

1956- Maître Sato à La Rochelle, accompagné de Mesdames Sato et Debard

        La Rochelle a été un des hauts lieux du Judo régional.
        André Debard avait su faire partager la passion  du Judo, et il invitait  de nombreux experts, pour que ses élèves et lui continuent à progresser. Dans sa grande simplicité, il savait se mettre à leur côté pour écouter et apprendre encore. Tout le département profitait des nombreux experts qui venaient à La Rochelle, car c'était l'occasion de passer avec eux de salle en salle, du Nord au Sud du département. En 1956, Maître Sato, envoyé spécial du Kodokan, avait dirigé un stage à La Rochelle, puis à Royan, mais aussi à Pons...

1956- Stage à La Rochelle avec Maître Sato.

Pour ce stage de La Rochelle, l'interview  faite auprès de Claude Bouchet en Janvier 2006, et rapportée dans l'article N° 26 de notre site, nous fait comprendre la "magie" du judo. Une magie qui se situe dans l'acte. L'esprit  cherche toujours à expliquer le pourquoi. Mais ce qui est terrible, c'est que  lorsque l'on commence à comprendre le "pourquoi d'une efficacité" on commence aussi à perdre cette "magie du savoir faire" qui est plus proche de la sensation et de l'intuition que de l'explication.  Rappelons les propos de Claude Bouchet :  «  Sato, ça devait être en 56, car j’ai passé la noire en 56, et c’est  Sato qui me l’a faite passer. Il était terrible, tu ne le sentais pas. Il te tenait légèrement, et puis hop, un petit appel du poignet, et tchac ! tu te retrouvais par terre. Alors bon, tu te relevais, tu te disais que tu allais faire attention et tchac ! ça recommençait. Et tu retournais sur le bord du tapis après l’avoir salué, ne comprenant pas comment il pouvait être aussi rapide.

        Et puis il y avait Vedeau qui était à la salle, moi je venais de passer 1° dan, mais lui était noire 2° dan, il était à moitié chauve et donnait des cours à Saintes. Il faisait aussi de la lutte...  Donc Vedeau va inviter Maître Sato, et tchac ! Ko Soto Gake et voilà Vedeau par terre, tout 2° dan qu’il était ! J’ai alors compris que Maître Sato était extraordinairement fort. Sa vitesse était stupéfiante. "
      

        L'explication du professeur qui a pu sentir une technique est plus vraie que celle de celui qui part de sa simple logique. L'élève, bien sûr, a besoin des directives de son professeur pour "sentir" une technique, mais l'élève ne doit  pas "intellectualiser" trop tôt son propre mouvement.

Le Ko Soto Gake de M. André Debard


A suivre...
JMO
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16 juin 2006 5 16 /06 /juin /2006 07:03
Vendredi16 juin 2006

85- André DEBARD, judoka antiquaire

L'article du journal Sud-Ouest du 19 février 1960

           Le souvenir d'André Debard plane encore dans des conversations de quelques judokas "anciens". Mais ce souvenir a la chevelure blanche de ceux qui en parlent.
        Jean Paul CASTETS est un de ces judokas dont la minutie dans le travail en faisait un perfectionniste, dans tout et dans tous les instants...
        Nous étions tous les deux très myopes, et  notre difficulté dans les compétitions était de bien repérer cette petite ligne rouge qui sur le tapis, délimitait la zone de combat. Nous étions si myopes que nous la distinguions à peine. Et malheureusement, nous la franchissions souvent, trop occupé du combat.

         Quant à l'arbitre, il ne fallait pas le quitter des yeux, comme l'adversaire ! Car l'arbitre aussi portait un judogi et nous étions suffisamment myope pour ne plus savoir, si nous avions distrait notre attention, par exemple  alors que nous réajustions nos judogis, lequel des deux nous avions à combattre! Ce n'est qu'en entendant la voix de l'arbitre que nous apprenions, par déduction, laquelle des deux personnes était notre combattant  !

        Les choses ont bien changé :  la "zone danger" est passée de 5cm à 1m, et l'arbitre n'est plus en judogi... C'est plus facile pour les grands myopes ! C'est ce que nous évoquions, Jean Paul Castets et moi,  il y a peu de temps encore.


       Jean Paul Castets,  un spécialiste de "uchi mata" tout en finesse,  a commencé le Judo avec M. Debard. Il m'a rappelé le temps où le Dojo se situait rue Fleuriau à La Rochelle. Les tatamis s'étaient vus alors peu à peu submergés par des objets d'antiquités, au point qu'il fallait déménager le tapis pour pouvoir s'entraîner !  Et en effet, un article du Sud-Ouest du 19 février 1960, témoigne de cette situation où M. Debard et son épouse,  vivaient du métier d'antiquaire.

        Et ce journaliste du Sud Ouest dont nous n'avons pas trouvé le nom précisait :  " Nous avons heurté une troïka bien fatiguée et qui semblait s'appuyer sur un vieux cheval mécanique qui devait dater de l'époque primaire. Nos regards ont caressé des yeux des meubles et des pièces de valeur des XVII e et XVIIIe siècles, éclairés par des lampadaires aux verreries éclatantes... des épées dont nous voudrions connaître l'histoire, se côtoyaient et leur tranchant semblait vouloir nous rappeler une époque héroïque ou pourfendre était un geste chevaleresque... ".

        Sur la photo de ce journal, Mme Debard semblait rêveuse, assise sur cette troïka de l'époque Louis XV...

Et il fallait transporter tout cela pour pouvoir s'entraîner !
 

A suivre...
JMO
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13 juin 2006 2 13 /06 /juin /2006 08:19
Mardi 13 juin 2006

84- Explications par Claude THIBAULT sur les passages de grades de M. KAWAISHI.

        Le 30 mai dernier, nous lancions un appel. Nous nous interrogions sur le contenu des passages de grades dans les années 1940-1950. Une feuille de papier jaunie traitant de ce sujet nous avait intriguée, et nous avions découvert que les notes sur cette feuille avaient été écrites par André Debard. Et hier soir, Claude THIBAULT nous apportait des informations complémentaires.

        Claude Thibault est l'"Historien du Judo Français". Les deux livres que nous avons lus de lui,  "Un million de judokas" et "Entretiens avec les pionniers du Judo français", sont inestimables. En effet, par son travail Claude Thibault sauvegarde la mémoire des débuts du Judo français, et l'histoire de nos pionniers. Et voici, ce qu'il écrivait hier dans son courriel :

        "En ce qui concerne le tableau des grades je peux vous donner un début d'explication.

Le tableau en question


        A la fin des années 40 et au début des années 50, pour passer au grade supérieur, jusqu'à la ceinture marron, il fallait apprendre par coeur un certain nombre de prises et le professeur vous demandait l'exécution de deux ou trois d'entre elles, au hasard.
        C'était la première partie d'un examen qui comportait ensuite une compétition contre une ligne d'adversaires plus ou moins importante, dont le dernier combattant était généralement une ceinture de la même couleur que la vôtre.

        En ce qui concerne la colonne Spécial, elle correspond à l'étude de mouvements préférentiels choisis par le professeur. Ce dernier demandait aux élèves, en fonction de leur morphologie, d'étudier longuement tel ou tel mouvement, dont le nombre variait avec chaque ceinture. Ils devaient ainsi ressentir la technique qui serait efficace pour eux dans le futur en compétition.
        La colonne Particulier doit correspondre au nombre de techniques étudiées par les élèves qui prenaient des cours privés (généralement de 30 minutes) et qui ne participaient jamais aux compétitions. Un jour on étudiait tel mouvement, un autre jour tel autre mouvement,et l'on recommencait
séance après séance. Les grades étaient donnés à l'ancienneté, mais ces élèves (souvent agés ou très occupés) ne participaient jamais aux entrainements du club.
        Pour la colonne Collectif je n'ai pas d'explication, mais il faut probablement rechercher autour de la même idée.

Voilà. Une petite goutte d'eau pour votre travail, et bon courage"


Message à Claude THIBAULT :
"Claude Thibault, nous sommes très reconnaissants, de cette attention particulière que vous venez de nous manifester. Dans la succession des générations, nos pionniers sont vos grands aînés et vous à votre tour vous devenez le nôtre. Le relais que vous nous transmettez est rempli de sagesse, d'objectivité et d'intelligence. Les faits, rien que les faits...  voilà une belle leçon qu'il nous faut appliquer dans notre vie et dans nos recherches. Merci"


A suivre...
JMO.
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30 mai 2006 2 30 /05 /mai /2006 14:26
Mardi 30 mai 2006

81- Des passages de grades à l'époque de M. Kawaishi


        Ce n'est qu'une feuille de papier jaunie, du genre de celles qui gribouillées à la hâte, prennent généralement le chemin de la corbeille. Et bien celle-ci, un demi siècle après avoir été écrite, est là sur ma table et elle nous confie ses secrets.

La feuille griffonnée par André Debard

        Pour les non-initiés, il faut bien sûr la "relooker" et l'expliquer. C'est ce que nous allons faire.
Sur un simple coup d'oeil, ces notes prises par André Debard nous donnent le ton. Bien que sachant qu'il fallait avoir payé sa cotisation pour passer les grades, (c'est ce que disait Jacques Belaud dans son interview avec Claude Thibault) on réalise qu'il fallait beaucoup, mais vraiment beaucoup travailler !



        En effet, nous voyons que pour chaque couleur de ceinture, le nombre de projections, d'immobilisations, de techniques pour provoquer l'abandon de l'adversaire est très important. Ceci même, dès la ceinture blanche !
        Nous avons là sous les yeux, le balbutiement de la méthode française.
        Mais ce qui m'intrigue - peut-être, parce que je n'étais pas né -  c'est l'explication des colonnes "collectif", et "particulier". N'y a t'il pas "un ancien" qui pourrait nous l'expliquer ?


A suivre...
JMO

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 06:24
Lundi 29 mai 2006

80- De la promotion du livre de M. Kawaishi

        L'Histoire de M. Kawaishi n'est pas anodine. C'est lui qui est à l'origine du judo français. Sa conception de l'enseignement ne pouvait qu'attirer l'attention de ses élèves ainsi que celle des judokas Japonais. En dehors de toute considération politique, ces derniers ne voyaient certainement pas là un esprit de dissidence mais seulement un essai pédagogique intéressant.

         Les documents retrouvés chez M. Debard nous montrent combien ce dernier a été attentif à la méthode de M. Kawaishi. Il l'a fidèlement appliquée, jusqu'à ce qu'il découvre le Judo de M. Ishiro Abe. Il avait auparavant participé à l'élaboration et à la diffusion de l'ouvrage de M. Kawaishi : "MA METHODE", dans la plus totale discrétion. Dans l'article 28 du 1°février 2006, nous avons d'ailleurs évoqué l'appel de André Nocquet à André Debard pour l' élaboration de ce livre .

Aujourd'hui, c'est sur la distribution commerciale et le marketing  que nous focaliserons notre attention. M. Kawaishi était un homme d'affaires.


Le document signé de M. Kawaishi


        Le document joint ci-dessus confirme que la rédaction de cet ouvrage " Ma Méthode " a été le fruit du travail de quelques uns des élèves de M. Kawaishi. Il écrit :  "J'ai contrôlé moi-même sa rédaction et j'assume la pleine responsabilité de sa publication "

        Cet ouvrage était destiné  a une clientèle parfaitement ciblée avec des intermédiaires  trouvés d'avance  pour sa diffusion. En effet, dans tous les clubs, chaque professeur s'est trouvé impliqué : "J'ai voulu réserver ce livre aux SEULS PRATIQUANTS en passant par L'ENTREMISE EXCLUSIVE des DIRECTEURS  de CLUBS... " , "le prix de vente de cet ouvrage aux élèves dans tous les clubs doit-être de 700 Frs ... mais j'ai tenu à ce que chaque Directeur de Club puisse bénéficier personnellement d'un prix unitaire de 600 Frs"

        Chaque Professeur devient alors "Chef de  dépôt-vente", responsable financièrement  :  " Je vous demanderai, .... d'accompagner vos commandes du montant du prix du nombre d'exemplaires voulus..... le règlement par mandat postal à mon nom..."

        Un commerçant, certes. Mais ne trouvons-nous pas là aussi l' application des principes d'entraide et de prospérité mutuelle, et de minimum d'effort pour un maximum d'efficacité ?


A suivre...
JMO
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12 mai 2006 5 12 /05 /mai /2006 08:54
Vendredi 12 mai 2006

76- Un engagement passionné.

La quête du Graal ?... non, ici il s'agit de l'esprit judo !
Lancelot du lac ? ... non, André Debard !

        L'engagement d'André Debard pour le Judo était un engagement total. Il vouait au Judo toute sa personne, tout son corps, toute son intelligence. Pendant 17 ans,  il va poursuivre  une activité intense et une recherche incessante d'un judo conforme à l'esprit de Jigoro Kano. Pour mieux comprendre cet engagement et sa pensée, la note ci-dessous, écrite par André vers 1955, un an avant qu'il prenne du recul, donne une idée précise de sa conviction.

La note en question

        "Il y a presque vingt ans maintenant que l'on pratique le Judo en France. Je dis intentionnellement "du judo" et non "le judo" car le sport importé en France en 1935 sous ce nom n'en était que l'ABC.
Peu à peu, les années s'additionnant, et les judokas se multipliant, l'ABC est devenu grammaire élémentaire, simple et facile, avec chapitres numérotés. Beaucoup de numéros, mais à l'intérieur des chapitres pas grand chose.
        Le malheur, c'est que de nombreux pratiquants de ce sport ont actuellement dépassé l'âge du brevet et même celui du bac, et qu'ils en sont toujours à leurs petits chapitres par numéros.
On a appelé cela la méthode française, soi-disant adaptée au tempérament français (c'est la première fois qu'on jugeait la France indigne d'atteindre aux hautes sphères).
        La méthode française a d'ailleurs remporté de beaux titres aux championnats d'Europe. Pas étonnant puisqu'elle était à peu près la seule nation à pratiquer ce sport en occident, et à le pratiquer avec un effectif considérable (100 000 pratiquants).
        Et la France grisée par ces succès faciles, enluminait quelques lettres de son alphabet.
        Cette situation ne pouvait durer plus longtemps. Dans toutes les classes du monde, il y a des élèves qui posent des questions aux Professeurs. L'enseignement ne suffisait plus. Quelques élèves anciens, non désireux de gloriole mais de vérité, se séparèrent de la fausse école et suivirent un vrai maître.
        C'est ainsi qu'est née l'Union Fédérale Française des Amateurs de Judo Kodokan (UFFAJK) faisant face à la Fédération Française de Judo et de Jiu-jitsu (FFJJJ).
        Il y a au Japon deux écoles principales qui enseignent le véritable Judo : le BUDOKWAI, école de police, et le KODOKAN.
        C'est à cette école que le jeune judo français s'est rattaché parce que c'était celle où enseigna le fondateur du Judo, le vénéré maître Jigoro Kano dès 1880

        Des élèves directs de Kano enseignent encore aujourd'hui au Kodokan de Tokyo; ils sont tous 9° ou 10° dan; ils forment à leur tour des professeurs qui sont dans la lignée pure de leur enseignement. C'est ce judo là que les Français sont en droit de réclamer, et non un arrangement faussement simplificateur. C'est ce judo là qui est simple, car toutes les belles choses sont simples. Il ne fallait pas le dénaturer."

Depuis le début 1955 les rencontres entre FFJJJ et l'UFFAJK étaient fréquentes. Claude THIBAULT nous décrit bien cette période dans son livre un million de judokas. L'idée dominante était la réunification des deux fédérations,  mais  les rivalités empêchaient les grandes décisions. Cependant le blocage a été "balayé" par un protocole d'accord qui répartissait  les postes de dirigeants entre les deux fédérations. Et la question "technique" était confiée à une commission composée des responsables qualifiés du Collège des Ceintures noires et des représentants de l'Institut Français de Judo du Kodokan.

André Debard était passionné, les concessions faites pour arriver à l'unité du Judo français l'affectaient particulièrement.

A suivre...
JMO.





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7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 07:44
Dimanche 7 mai 2006

75- Guy Favre parle de Debard

        En février dernier, nous rendions visite à Guy Favre. Il nous a confié, une quantité impressionnante de documents, de récits, d'anecdotes. L'importance, la qualité et la quantité d'informations  avaient quelque peu bousculé nos esprits.

Guy Favre (visite en février 2006)

        Il faut dire que Guy avait interviewé André quelque temps avant la remise du premier trophée Shin en 1993. Il avait recueilli un bon nombre de renseignements. En voici le résumé :

        "André Debard est né le 13 janvier 1924 à Paris, et  dès l'âge scolaire, il pratique de nombreuses activités sportives : foot, cyclisme, course à pied.

André Debard vers 1938

        Ce n'est qu'en 1939, à 15 ans qu'il s'inscrit au Jiu-Jitsu Club de France, rue Thénard. Il débute avec M. Feldenkrais, sous la houlette de Maître Kawaishi. Il a été le plus jeune ceinture noire de France (N° 24), et travaillait à cette époque avec De Herdt (qui était alors ceinture verte), Levannier, Courtine, Pariset... Il obtient le 1° dan le 15/4/1944, le 2° dan le 1/5/1947 puis obtiendra le 4° dan. Son 5° dan ne sera pas homologué en raison de la dissidence de la FFAJK avec la FFJJ.

André Debard, en bas au centre, a été le plus jeune ceinture noire de France

        Il arrive à La Rochelle en juillet 1948, devient l'associé de M. Dumont (culturiste rochelais) en ouvrant un cours de Judo dans la salle de culturisme, rue des gentilshommes. Il profite ainsi de la publicité de la salle Dumont, mais il prend très vite son autonomie et créait son propre club : Le Judo Club Rochelais.

        Il ouvre une salle à Rochefort où Jean Lechevrel, un de ses élèves (employé à la SNCF) assure un cours par semaine, lui l'autre.

        André Debard assure également les cours d'une section à la Base de Rochefort. Guy Thomas y est comme élève (élève doué). Ensuite il agit sur Saintes, sous l'impulsion d'un prof d'Allemand du Lycée.


        Il vient apporter ses conseils au début du Judo Club de Saintes, et un peu plus tard visite Royan où M. Bourget, policier avait une section aux pompiers.

        Il créait d'autres sections à Aulnay, Chatelaillon, Surgères, Tonnay Charente, relayé plus tard par Guy Thomas.

        Pour donner plus d'impulsion au Judo Poitou Charente, André Debard accepte de superviser Niort.

Actions fédérales :
        Rien au niveau du Département, mais un peu au niveau de la Ligue, par quelques actions pour l'intérêt du Judo mais pour une période seulement.
        Pour le CCN, avec Levannier, Belaud, Moreau, Pariset, Courtine et bien d'autres... et pour des actions pour un Judo meilleur.
        Il se déplace à Toulouse, chez Lasserre, pour un stage avec Ishiro Abe qui arrive du Japon. Pour beaucoup, dont Levannier, Belaud, Moreau, Debard, c'est la révélation d'un judo en mouvement, techniquement différent de la méthode Kawaishi. Tous refont leur judo qui n'est plus ni une méthode commerciale, ni la transmission de secrets résevés aux ceintures noires. Cela mène le groupe à une dissidence : la Fédération Kodokan se créait. André Debard préside le groupe régional Poitou Charentes et Guy Favre assure le secrétariat. C'est une période agitée. Cette dissidence est suivie par des négociations pour réunifier le Judo français. Une table ronde est convoquée à Paris avec toutes les délégations régionales. Cette concertation débouche sur des accords qui ne sont pas toujours ressentis favorablement mais qui aboutissent à la création de la FFJDA.

        André Debard arrête le Judo aux environs de 1956 avec cependant une petite reprise au moment ou son fils Frank pratique. A l'arrêt de ce dernier, André abandonne définitivement.

        André Debard a toujours cherché à s'améliorer et a fait venir de nombreux experts. Il a aussi organisé de nombreux stages techniques, rue Fleuriaud à La Rochelle.

        Une des dernières actions de André Debard se situe à Royan. Avec M. Bourget, pour le stage international de Royan, il y fait venir Maître Sato."

        Merci Guy, nous reparlerons de toi, de ton action. Nous n'oublions pas la perte ancienne de tes documents pour ton 3° dan. Nous avons les photocopies et nous allons demander à ton Président  de les faire valoir auprès des instances de notre fédération.


        Nous restons encore sous le charme de ton accueil, celui de ton épouse, et de ta belle propriété.

A suivre...
JMO.



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12 avril 2006 3 12 /04 /avril /2006 16:47
Jeudi 13 avril 2006

68- André DEBARD, dernier Samouraï.

En décembre 1999, André DEBARD nous quittait.

La dernière photo d'André DEBARD


       La vie de cet homme talentueux, souvent facétieux a été hors normes.  Sa fin a été conforme à sa vie...

        En effet, il a choisi lui-même de partir, évitant ainsi une dégradation inéluctable et beaucoup de souffrance. Pas seulement pour lui-même, mais aussi pour éviter de la lire dans le regard de ses proches qu'il aimait tant.

        Dernière esquive d'un judoka face à la maladie, il a terminé sa vie comme un guerrier samouraï.

        Il nous laisse l'image d'un homme discret mais extraordinaire, curieux de tout, plein de spontanéité, d'intelligence et de sensibilité, de beaucoup de volonté aussi. Très respectueux des autres, Il a su mener de front, sa passion pour le judo, pour la peinture artistique, la collection de tout objet ayant une âme, tout en entourant sa famille de beaucoup d'amour.

N'oublions pas son oeuvre, son action, son personnage. Gardons le vivant dans nos mémoires.

à suivre...
JMO
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4 avril 2006 2 04 /04 /avril /2006 16:30
Mardi 4 avril 2006

67- Implantations au départ des clubs de Judo en Charente Maritime


        Au cours de la lecture des archives d'André DEBARD, nous mesurons mieux l'amplitude de son action et l'engagement qu'il a eu pour promouvoir le Judo en Charente Maritime. La carte ci-dessous nous donne une idée plus précise de son action. Il apportait son expérience, sa compétence technique et ses élèves. Il était en somme Maître d'Ecole d'application et assurait régulièrement le contrôle de ses élèves dans les différents clubs.




        Nous aurons l'occasion de revenir sur ses élèves-professeurs, mais déjà les plus illustres sont : Jean LECHEVREL - Jean VEDEAU - Henri MARTIN - Pierre TRIOU - Roger THEIL - Guy THOMAS - Guy FAVRE. Même si quelques-uns n'ont pas fait leurs "premiers pas" en Judo avec André DEBARD, ils lui apportaient la ferveur et le respect .

        Beaucoup d'autres ceintures noires, ont eu la même attitude déférente : Roger SARRAUD - Claude BOUCHET - Jacques TOURAIS - Georges PERRACHON - LEVALLOIS - Louis LUCOT - Georges L'HERMENAULT - Jacques RIVALLAND - René BLANCHARD - Jean BERTON -Jean Paul CASTETS - Jacques CHARIERAS - Rolland CHASSERIAUD - FALOURD - Jean Claude BOURDON - Jean Michel OUDINE... Certains d'entre eux  ont créé leur propre salle, mais ils n'en gardaient pas moins la reconnaissance que l'on peut avoir pour un Maître dont on respecte la personne et la valeur.

A suivre...
JMO

Tous droits réservés : "67- Implantations au départ des clubs de Judo en Charente Maritime"
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30 mars 2006 4 30 /03 /mars /2006 12:58
Jeudi 30 mars 2006

66- Jean Beaujean dans l'action

        André DEBARD est né dans le quartier latin, mais parmi ses mille et un rêves, il  a vécu celui du judo dans un monde judo bercé par le mythe japonais.

        Partir au Japon ! C’était effectivement le rêve de tous les judokas. Et certains n’ont pas hésité à « faire le pas » ! Un pas de 30 000 km.

        A ma connaissance, André n’est pas parti là-bas mais les articles collectés par lui et trouvés dans une de ses valises dans un grenier de sa maison, nous montrent combien ce rêve faisait parti de sa pensée. Les nombreux Maîtres qu'il a accueilli chez lui à La Rochelle (Kawaishi, Awazu, Ishiro Abé, Sato, Hayashi...) en ont été également le témoignage.

        Et ce pas qu'il n'a pas fait, un journaliste, Jacque GUYON, nous en entretient sur un des articles trouvés dans "la valise d'André"..

        Il nous parle de celui de Jean BEAUJEAN, un « aîné, un collègue et ami d’André ».
"En mai 1949, Jean n’a plus rien à apprendre en France. Jean veut connaître davantage et pense qu’il faut aller chercher les secrets du jiu-jitsu à sa source et il décide de partir pour le Japon.

        Il avait découvert, quelques années plus tôt, les secrets de la « self défense ». Conquis par le Judo, il devint rapidement ceinture verte, puis bleue, marron, puis ceinture noire 1° dan, et 2° dan…

        En 1943, il était finaliste du Championnat de France, et dès lors, Jean Beaujean devint une vedette du jiu-jitsu français. Il cumulait alors toutes les fonctions au sein de la Fédération : Directeur Technique du Collège de ceintures noires, conceiller à la propagande, Vice président de la Fédération, Professeur fédéral…"

        Et en 1949, il part au Japon. Là-bas, il est stupéfait de ce qu’il apprend. Dans un de ses courriers, voici ce qu’il nous dit :

        « Depuis que je suis arrivé ici, je suis étonné des maigres éléments que nous possédons en France sur cet art qu’est le Jiu-jitsu. Il faut être ici et côtoyer les maîtres japonais pour s’en faire une idée exacte. J’ai rencontré, en privé des judokas 2° dan, tout comme moi, et je dois avouer que jamais je n’ai pu les vaincre. Maintenant je commence à m’adapter, mes réflexes sont plus rapides et mon agilité est plus grande ». Puis plus loin : « Encore quelques mois, et je sens que je pourrai rentrer en France parfaitement au point et faire connaître à de plus jeunes que moi les mille et un secrets de ce sport complet et… si utile. »

        Car jean Beaujean n’a pas fait seulement ce voyage par plaisir ni même pour satisfaire une curiosité toute personnelle. Il tient, à son retour, à poursuivre son apostolat et à conduire vers le titre national, voir européen, d’autres jeunes judokas… Quant à lui, dans la coulisse, il continuera son entraînement et peut-être même tentera-t’il d’arracher le titre qu’il laissa en 1943 à Jean de Herdt."

        Et puis en 1950 c’est le retour et un autre article sur une coupure de journal dans la grande valise en carton d’André Debard,  annonce : « Le  judoka Jean Beaujean revient du Japon » - Il y est écrit :
        « Le prochain retour du Japon de M. Jean Beaujean est attendu comme un évènement par les judokas français. Actuellement, le « pape » du Judo en Occident est le professeur Kawaishi, qui, depuis 1936, a tout fait pour développer en France la pratique de ce sport.

        Après la libération, il séjourna pendant quelque temps à l’étranger et confia ses intérêts à son meilleur élève, M. Beaujean. A son retour les deux hommes se brouillèrent.

        Vendant alors tout ce qu’il possédait, M. Beaujean décida d’aller passer trois ans au Japon pour s’initier aux derniers perfectionnements des meilleurs judokas du monde. Il eut là-bas la preuve que le judo véritable, est quelque peu différent de celui qu’on enseigne dans les salles parisiennes : il découvrit aussi une échelle des valeurs différente de la nôtre, puisque le pays du Soleil Levant compte deux cent mille « ceintures noires », pour deux cents seulement en France, et des milliers de détendeurs du 7° dan (grade du Professeur Kawaishi). Il étudia les plus anciennes techniques japonaises, la langue japonaise, et rencontra chaque jour les plus célèbres judokas, tels Nagaoka, le plus anciens pratiquants, puisqu’il a 68 ans, et les champions Ishikawa, Kimura, Yoshimatsu. Il s’imposa un entraînement rigoureux, se mettant, par exemple à l’école d’Oda (9° dan), le meilleur spécialiste du combat au sol. Enfin Beaujean est le seul Français admis au Kodokan de Tokyo, sorte d’institut supérieur de Judo.

        Aujourd’hui, enrichi de toutes ses connaissances nouvelles, il annonce son retour en France, en qualité de délégué du Kodokan, et il ramène avec lui une collection de films qui permettront de mieux comprendre la technique des grands maîtres nippons. »

 

A suivre...
JMO.

66- Tous droits réservés : "66- Jean Beaujean dans l'action."
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