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25 août 2006 5 25 /08 /août /2006 06:03
Vendredi 25 août 2006

108- Le séjour à Londres et l'esprit Judo britannique (4)

        Pour cette rencontre Franco Anglaise de décembre 1947, l'équipe française a reçu de la part des Anglais une hospitalité remarquable. Des réservations avaient été faites au Kensington Palace Hôtel, l'un des meilleurs hôtels de Londres.

        Le bulletin Fédéral de l'époque nous dit :
" M. Koizumi nous a invité chez lui à prendre le thé, et nous a fait une causerie du plus haut intérêt sur l'esprit Judo. Son affabilité, sa gentillesse, sa serviabilité sont dignes des meilleurs temps de la chevalerie.
Les autres personnalités anglaises qui nous ont accueilli ont été le reflet fidèle de M. Koizumi, et s'il nous est impossible de signaler toutes les attentions dont nous avons été l'objet, nous tenons à remercier particulièrement M. Bell, ceinture bleue, Secrétaire de la Fédération Anglaise de Judo; M. Domeny, ceinture marron, Trésorier; M. Barnes, 2° dan, Président du Budokwai; M. Kauert, 2° dan; M. Sekine, 2° dan, gendre de M. Koizumi, etc. etc..., qui se sont ingéniés à nous rendre service."

        En dehors de la rencontre, les Anglais et les Français, ont eu l'occasion de comparer à plusieurs reprises leurs méthodes réciproques. M. Koizumi a fait notamment une démonstration d'une faible partie de ses connaissances, dans un style admirable, avec M. Bonet Maury et De Herdt.

Parmi les éléments relevés, les plus surprenants, on peut noter : "Tous les examens de grade se font à la suite d'un combat où seul le style compte : c'est ainsi qu'il arrive fréquemment que le vainqueur soit "recalé" et le vaincu "admis". Il n'y a pas comme en France, de programme défini de prises à connaître pour le passage de chaque ceinture."

A suivre
JMO
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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 06:19
Jeudi 24 août 2006

107- Détails sur la rencontre Franco Anglaise du 2 décembre 1947, à Londres (3)

        Dans l'article précédent, nous avions vu qu'une partie de la délégation française était arrivée "in extremis", un quart d'heure à peine avant le début de la rencontre, dans des conditions difficiles. Cela a pu avoir une incidence sur les résultats mais nous le verrons plus loin, il y a eu aussi d'autres facteurs.

        En effet, la rencontre s'est soldée par la victoire britannique avec 6 points à 3, marqués de la façon suivante :
Mosson (Angleterre) bat De Herdt (France) par 2 à 0
Delpiano (Angleterre) bat Laglaine (France) par 1 à 0
Sekine (Angleterre) bat Pelletier (France) par 2 à 0
Levannier (France) bat Chew (Angleterre) par 2 à 0
Vallée (France) match nul avec Kauert (Angleterre)  1 à 1

        La rencontre fut arbitrée par M. Koizumi, avec, comme juges MM. Harrison (3° dan) et Bonet Maury (2° dan). Chaque combattant rencontrait un seul adversaire de l'équipe adverse, les combats étaient de 5 minutes / 2 points. Les combats au sol étaient en principe évités, bien que M. Koizumi ait semblé faire une exception pour le combat Delpiano-Laglaine.

        Le document de la Fédération précise aussi :
* Levannier a réussit2 points dans un style étonnamment souple contre un 2° dan.
* Vallée eut le mérite de faire match nul avec un adversaire particulièrement coriace.
* Laglaine souffrait de névralgie et d'insomnie depuis trois jours, et un coup au foie reçu en début de combat augmenta son handicap.
Il est aussi noté la parfaite loyauté et la grande souplesse des co-équipiers britanniques.

        Et Jean Beaujean, au téléphone, a ajouté :
" De Herdt était un type formidable du point de vue Judo. Et là-bas, il s'est fait balancer par un gars qui était un anglais. Et cet anglais avait souffert dans sa jeunesse d'une poliomyélite ou d'une ..... enfin sa jambe gauche était beaucoup plus forte que sa jambe droite... Mais alors, il faisait un harai goshi à gauche sensationnel. Et il a balancé deux fois de suite De Herdt, et des vrais points, pas des demi-points ! Je vous dis cela, c'est une histoire ! ..."

Jean Beaujean, accepte toujours de donner des détails et des explications sur cette période des débuts du Judo. Il parle avec enthousiasme et a une mémoire précise. Sa vitalité est surprenante. Je le remercie de sa bienveillance et de sa patience. Car assez souvent nos "bavardages"  peuvent durer une bonne heure.

A suivre...
JMO



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23 août 2006 3 23 /08 /août /2006 06:58
Mercredi 23 août 2006

106- La soirée de Judo du 2 décembre 1947 (2)

        Si l'on mentionne encore, dans quelques ouvrages, la première rencontre internationale Franco Anglaise à Londres en 1947, il n'y est pas question de la soirée proprement dite, ni de son organisation. Aussi c'est avec une vive curiosité que je me suis penché sur le programme et la réalisation  de cette manifestation, notés dans le premier bulletin de la F.F.J. (archives d'André Debard). J'ai également téléphoné à Jean Beaujean, à Paris - qui était présent à cette manifestation - pour avoir un complément d'informations.

        Pour cette soirée, il ne s'agissait que de Judo. Au programme, on pouvait énumérer :
-  la présentation de Katas,
- une rencontre inter-clubs anglaise,
- des démonstrations,
- la rencontre proprement dite.

        La rencontre inter-clubs anglaise était réservée aux non ceintures noires, et vit la victoire des Commandos sur les policiers Londoniens.

       *  Pour les démonstrations, le "combats d'aveugles" était en fait un randori où, l'un des combattants, avait les yeux bandés. Il devait deviner les mouvements de son adversaire.

       *  Pour "l'invitation au public", plusieurs ceintures noires avaient accepté de combattre amicalement n'importe quel spectateur qui le demandait.

        * En "self défense" Laglaine et Pelletier ont soulevé l'enthousiasme des spectateurs.

        * Dans la présentation de projections classiques, Valée et Levannier furent appréciés par les connaisseurs.

        En somme, tout un spectacle de variétés destinées à agrémenter cette soirée.

        La délégation française comprenait le Président Bonet Maury, MM de Herdt, Laglaine et Beaujean (ceintures noires 2° dan, désignés d'office) et MM Pelletier, Valée et Levannier (tous trois désignés après l'éliminatoire du 25 novembre, organisé par la FFJ).

        Du côté de l'équipe Anglaise, on trouvait : MM Mossom, Delpiano, Sekine (gendre de M. Koizumi), Chew, Kauert.
M. Legget, ceinture noire 5° dan, très souffrant, ne put malheureusement participer à la compétition.

        Pour se rendre à cette manifestation, la délégation française avait dû se scinder en deux groupes. Le groupe "sinistré" - celui qui n'avait pas trouvé de place dans le premier transport -  avait réussi à embarquer sur  un cargo permettant de traverser la Manche. Beaujean et De Herdt, faisaient partis de ce second groupe. Ils avaient dû prendre ensuite un taxi pour Londres et n'étaient arrivés qu'un quart d'heure à peine avant le Championnat !

A suivre...
JMO


 
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22 août 2006 2 22 /08 /août /2006 06:56
Mardi 22 août 2006

105- De la rencontre Franco-Anglaise du 2 décembre 1947 (1)

      
PREAMBULE


         La recherche de l'environnement d'André Debard nous a conduits à examiner attentivement l'année 1947. Car en décembre 1947, André était alors parisien et ceinture noire 2° dan. Et il cotoyait tous les pionniers de l'époque :  De Herdt, Laglaine, Beaujean, Pelletier, Valée, Levannier... Tous étaient très liés par le Judo.
        Jean Beaujean me confiait récemment, que quelques fois, certains débats (dont Debard faisait partie) étaient plus qu'alimentés par des mots ignorés par des gens bien élevés, et en même temps pleins de rires et de moqueries.

        André  n'a donc pu que suivre avec intérêt, tous les aspects de la rencontre FRANCE ANGLETERRE du 2 décembre 1947. Et c'est d'ailleurs chez lui que j'ai trouvé les éléments dont je viens vous faire part.

        "Ce voyage à Londres a laissé à toute la délégation française l'impression d'un bon souvenir. On doit rendre justice à la Fédération et surtout au Président M. Bonet Maury, qui par son autorité indiscutable a permis cette belle rencontre internationale. Nos amis anglais, à qui nous renouvelons nos remerciements et notre reconnaissance, peuvent-être assurés qu'ils seront accueillis, comme ils le méritent quand ils viendront à Paris en février-mars prochain..."

        Telle était la conclusion du rapport paru dans le bulletin de décembre 1947 de la Fédération. Et c'est sûr, cette première rencontre internationale, n'a pas pu laisser insensible André Debard.

        A l'époque, l'Angleterre comptait environ 1100 pratiquants dont 46 ceintures noires. 9 seulement étaient de grade supérieur au 2° dan. Le club de Londres, le "Budokwai" avait vu passer plus de 5000 élèves et 105 ceintures noires.
        Les cours de Judo étaient dirigés à Londres par des ceintures noires (et quelque fois des ceintures marron) qui enseignaient bénévolement. En province, M. Koizumi (le M. Kawaishi français) admettait seulement des clubs dirigés au minimum par une ceinture verte. Et il y avait 23 clubs sur la Grande Ile.
        Les femmes judokas étaient très peu nombreuses et recevaient un enseignement surtout composé de Jiu-Jitsu et de Kata. Il y avait une ceinture noire 1er dan, Mlle Russeil-Smith, Editeur de "JUDO", le bulletin trimestriel du Budokwai.

        Le document sur lequel nous prélevons quelques extraits est d'une richesse incomparable, et le rapport fédéral de cette rencontre amicale organisée au profit de la Croix Rouge Britannique, nous réserve encore bien des surprises.

A suivre...
JMO

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4 août 2006 5 04 /08 /août /2006 07:30
vendredi 4 août 2006

100- Une des principales raisons de ce blog

Une grande complicité existait entre André Debard et son fils Frank


        C'est en novembre 2005, juste après un entraînement de Judo à la Nouvelle Ecole Rochelaise, au 44 de la rue Gambetta, à La Rochelle que j'ai revu Frank Debard. Il était accompagné d'une adorable petite fille de sept ans, la plus jeune de ses quatre enfants.

        L'émotion a été grande. La dernière fois que j'avais vu  Frank c'était une trentaine d'année plus tôt dans les années 1970.

        A mon retour d'Afrique en 2000,  j'avais appris la mort d'André.

        Frank a non seulement  la silhouette de son papa, mais aussi la même allure souple et décontractée, les mêmes gestes, les mêmes intonations. 

        En 1975, j' avais fait du Judo avec lui. Mais cette ressemblance étonnante avec son père  ne m'avait pas frappée.

        C'est avec lui aussi, que travaillant  "de ashi barai" et "hiza guruma" sous la direction d'André, j'avais soudain  découvert "le 100% judo" comme aurait pu l'expliquer Jean Beaujean. Utiliser l'énergie de l'autre est une chose, mais la démultiplier sans ajouter de sa force, en créant seulement le vide sous l'adversaire est autre chose qui ne s'explique pas. On ne peut que le sentir, et c'est merveilleux.

        A l'époqe, cette révélation m'avait fait placer André Debard au rang N° 1 des professeurs que j'avais rencontrés. La camaraderie qui existait entre le père et le fils m'avait aussi frappé. Je les avais alors enviés.

        Et là, en novembre 2005, en voyant Frank s'avancer vers le bord du tapis, tout cela me revenait à l'esprit  accompagné d'une émotion intense. André était parti sans que j'ai pu le revoir. C'est à ce moment là, que je me suis promis de faire quelque chose pour la famille Debard.


A suivre...
JMO
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3 août 2006 4 03 /08 /août /2006 07:23
Jeudi 3 août 2006

99- De la création de la Fédération Française en 1947 - (2)

        C'est toujours à partir du document "Bulletin Déc.47" de la Fédération retrouvé chez André Debard, que l'on tire les renseignements sur le Judo de cette époque.

        En 1944, Paris est pratiquement l'unique centre important  de judo en France. Mais en 1947, alors que la capitale  compte 3400 judokas, on en dénombre 2300 en province.
         Il y a des centres importants implantés à Marseille, Antibes, Lille et Bordeaux, suivis de près par ceux de Lyon, Nice, Alger, Toulouse et Calais.

        En 1947, on constate aussi que certains quartiers de Paris sont surchargés en salle de Judo, alors que 50% de quartiers n'en comportent pas. Et les demandes d'ouverture de salle à la Fédération vont bon train. 
        Au niveau national le nombre des judokas double chaque année : de 600 en 1944 l'effectif passe à 5700 en 1947. Le nombre des clubs lui, passe de 13 à 74, tandis que le nombre des ceintures noires varie de 23 à 52.

        Alors qu'en trois ans, le nombre des pratiquants a décuplé, et que celui des clubs a sextuplé, le nombre de ceintures noires n'a que quadruplé.

        On comprend facilement les difficultés rencontrées pour trouver des ceintures noires pour l'encadrement des clubs naissants, surtout en province.

        C'est dans ce contexte qu' André Debard, alors ceinture noire 2° dan depuis le 1° mai 1947, prend contact avec plusieurs villes françaises afin de proposer d' ouvrir un club  dont il assurera la direction technique.


A suivre...
JMO
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2 août 2006 3 02 /08 /août /2006 11:08
Mercredi 2 août 2006

98- De la création de la Fédération Française de Judo en 1947 - (1)


        La Fédération Française de Judo a été reconnue par le Journal officiel du 5 décembre 1946.
        Dans le bulletin de la Fédération Française de Judo de Déc.47,  un rapport succinct nous donne la situation internationale du Judo à cette époque :

"Angleterre :
Le judo y est dirigé par le professeur KOIZUMI (4° dan), dont M. Bonet Maury a visité le club à Londres. Il comprend une dizaine de ceintures noires dont un 5° dan et un 3° dan. Il y a une quinzaine de clubs.

Hollande :
Des contacts se sont établis avec le Président de la section hollandaise de judo qui déplore l'exploitation du public par des moniteurs de jiu-jitsu non qualifiés et peu consciencieux.

Suisse :
Le judo est dirigé par un Coréen (4° dan), le Dr Rhi, avec lequel M. de Jarmy a pris contact. Son extension se fait surtout en zone alémanique, et le judo n'est guère pratiqué en zone française.
Les Suisses organisent des stages en montagne ainsi que des championnats internationaux en 1947 : Angleterre, Tchécoslovaquie, Suisse.
Leurs règles de combats sont assez particulières et tiennent compte du poids et de la taille.

Etats Unis :
5 clubs à New-York, 2 à Chicago, 1 à San Francisco, 1 à Hollywood. La Fédération américaine de Judo serait dirigée par un 4° dan.

Autres pays :
Peu de renseignements. On sait seulement qu'il existe des clubs en Belgique, en Italie, Norvège, Russie, Hongrie.

France :
Est le pays où le judo paraît le plus répandu. Il est le seul qui soit organisé en Fédération autonome. Il est à la tête du mouvement européen par son importance."

Dans le prochain article, nous parlerons plus particulièrement de la situation du judo en France, en 1947. Les documents proviennent des archives d'André Debard et ont été mis à notre disposition par son fils Frank ( photographe) pour consultation.

A suivre...
JMO
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31 juillet 2006 1 31 /07 /juillet /2006 08:09
Dimanche 31 juillet 2006

97- De la dispersion des judokas parisiens en 1947.

        Tout succès a des conséquences qu'il faut compenser si l'on veut conserver le bénéfice d'une avancée. Fontenel aurait pu tenir ce propos devant l'explosion du Judo en France en 1947.

        C'est la préface de P. Bonet Maury, dans le premier bulletin de la Fédération Française de décembre 1947, qui nous donne matière à réflexion.
         P. Bonet Maury était à l'époque le Président de la Fédération Française et ceinture noire 2° dan.

Reportons nous en 1947.(Préface de P. Bonet Maury)

        "Une des conséquences inévitables du succès rapporté par le Judo en France et son développement rapide, a été la perte des contacts personnels entre les judokas groupés à l'origine dans un seul club. Ils se trouvent dispersés maintenant non seulement dans tout Paris, mais dans toute la France et restent privés de toutes informations sur l'activité de leurs camarades et celle de la Fédération.

        Un bulletin de Judo est donc prévu depuis longtemps, destiné à combler cette lacune et à diffuser largement les informations nécessaires au sein des judokas, et l'année dernière la Fédération Française de Judo avait acceptée le demande de Monsieur Jean Beaujean concernant l'édition par ses soins d'un journal du Judo. Cette édition n'ayant pas été encore réalisée, la Fédération Française de Judo a estimé nécessaire d'en assurer elle-même la publication afin de donner aux judokas des nouvelles qui les intéressent et les documenter de la manière la plus objective sur les problèmes que posent notre développement.

        Ce premier bulletin est encore très modeste et nous n'ignorons pas ses imperfections et ses lacunes. Ce n'est qu'un premier pas, et nous espérons bien, suivant la formule consacrée, faire mieux à l'avenir en espérant que les judokas auront à coeur de nous aider dans ce sens en nous adressant leurs suggestions, leurs critiques, leurs encouragements, et en nous fournissant par leurs articles ou leurs anecdotes la substance nécessaire pour donner à ce bulletin la vie intense et ce dynamisme qui caractérisent l'esprit du Judo."

Pour les passionnés d'histoire du Judo : en 1947...
-  Pour raison de santé, Jean Beaujean a abandonné la direction technique du Judo français qu'il partageait avec Jean de Herdt depuis le départ de M. Kawaishi en 1944. Il a été remplacé par Lucien Levannier et Pierre Roussel.
- André Debard obtient son grade de ceinture noire 2° dan.
- Jean Andrivet est le Président du tout nouveau - "officiel"-  Collège des Ceintures noires.
- C'est aussi la première rencontre internationale en Judo à Londres
- On compte 55 clubs en France
- Bodeau et Moreau s'inscrivent au Judo Club Pasteur. - Yves Klein s'inscrit au Jiu-jitsu club de France.
- En Poitou Charente, Georges Farges assure les cours à la section police d'Angoulême.
- Et André Debard commence à envisager d'aller porter la bonne parole en province.

A suivre...
JMO



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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 08:22
Dimanche 30 juillet 2006

96- De la condition physique

André Debard dans les années 1950


            André Debard était conscient de l'importance de la condition physique.

        Dans les années 1950, on le voyait courir chaque matin sur la côte rochelaise, et lancer les galets. C'était une partie de sa préparation. L'autre se déroulait sur le tapis lors des exercices d'échauffement en début de séance.

        Pas de séance de préparation purement spécifique, ni en musculation, ni en endurance, ni en vitesse, ni en résistance. Tout était intuitif, et sur le tapis, lors des entraînements.

            Cet homme affrontait des adversaires beaucoup plus lourd que lui et c'est ce qui constituait une grande partie de sa popularité. Il travaillait avec souplesse et maîtrise. Il se devait de garder cette supériorité. Mais à cela s'ajoutait aussi l' engagement de tout son esprit pour implanter le judo dans son club, dans les autres clubs du département et dans la région.

        Sur l'une de ses maquettes d'affiches pour  l'ouverture de la salle rue St Sauveur, on pouvait lire : "Offre spéciale de gratuité complète pendant trois mois seulement, à tous les 1° en gymnastique, sur présentation de leur carnet de notes."  C'est la preuve de l'importance qu'il accordait au  potentiel physique des judokas.

        Et sur un autre brouillon où il invitait les parents à inscrire au judo leurs enfants, il avait griffonné :
"-un sport qui est adapté à toutes les morphologies : les trop petits, les trop grands, les trop gros, les trop maigres...
- un sport qu'ils pourront pratiquer avec leurs petits enfants...
- un sport qui forme non seulement le corps mais l'esprit...
- un sport qui démolit le complexe d'infériorité..
 -un sport qui démolit le complexe de supériorité...
- un sport qui grandit de jour en jour et qui s'affirme comme le sport de tout le monde et le sport de demain."

Le Judo permet à chacun de progresser, mais a besoin de tous.

A suivre...
JMO
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11 juillet 2006 2 11 /07 /juillet /2006 07:59
Mardi 11  juillet 2006

89- Des facilités offertes au judo aujourd'hui.


        Une existence est bien trop courte pour mesurer objectivement l'évolution profonde des modes de vie. D’autant que l’on s’adapte très vite aux améliorations et que l’on oublie aussi vite ce qu’il y avait avant. Car le "progrès" offre sans cesse, en permanence de nouvelles facilités. C'est le cas de notre histoire du Judo, pour laquelle les conditions de l'entraînement, de la communication, et des moyens de transport, on fait un bond tel, que seules les quelques générations qui ont vécu « l’avant » peuvent s’étonner. Mais aussi longtemps que le progrès existera la préhistoire rattrapera tout le monde.
 

        En janvier 2005, j’ai mesuré la facilité avec laquelle les nouveaux clubs de Judo se mettaient à exister ! Des personnes se regroupent pour constituer une association sportive. Le récipissé de la Préfecture permet de déposer une demande auprès de M le Maire pour l’usage d’une salle municipale équipée et entretenue par la collectivité. Un peu plus tard, l’agrément ministériel, ouvre le droit à déposer des demandes de subvention. De plus, tous les renseignements nécessaires pour franchir ces étapes sont consultables sur internet. Maintenant, même dans le fonctionnement journalier des clubs de la FFJDA, on souscrit aux licences en ligne, les déclarations d’accident s'effectuent de la même manière, et l’on peut consulter calendriers et résultats sportifs facilement sur le net. Internet a remplacé le « bic » et le papier à lettre. Il n'y a pratiquement plus de courrier manuscrit, et la communication est en temps réel.
Dans le prochain article, je raconterai comment cinquante ans plus tôt, André Debard avait aménagé son Dojo de la rue St Sauveur, à La Rochelle.

       



A suivre...
JMO
 
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